Au cœur de la femme
Mélissa De la Cruz
La femme est changeante par nature et cela constitue l’une de ses plus grandes forces : elle est comme les quatre saisons, à l’image du cycle de la lune, la femme porte en elle-même la quintessence et la particularité de son propre cycle, la femme moderne subit son changement, son cycle de vie, son cycle de femme car elle a été poussée à assumer et affirmer son masculin au détriment de sa nature féminine.
Une illusion d’égalité ? Plus que d’égalité, je parlerai davantage d’équité, l’équité, la proportionnalité dans sa mission universelle qui se veut à l’égal de celle de l’Homme en prenant en considération toutes les subtilités de nos différences. En principe…
En cela, la femme se perd et lutte contre des changements et transformations qui font partis intégrants d’elle-même. Sauvons nos cœurs Mesdames !
Le reflet de la nature et du cycle de la vie,
De la transformation et de l’évolution est en nous, il est indispensable de les accueillir, de les accepter et de les nourrir. Les femmes sont à l’image des feuilles et des fleurs d’un arbre, elles oxygènent, elles se mutent, tombent et renaissent pour commencer un nouveau cycle d’elles-mêmes, une nouvelle matière de ce qu’elles sont, de ce qu’elles vibrent.
La femme pleure, rie, crie, s’inquiète, aime inconditionnellement. Ses émotions sont des rituels vers chaque transformation de son être et de son environnement. Ainsi, elle accueille et sait gérer les changements, elle a en elle la capacité d’en faire des valeurs fortes avec l’amour et le soutien comme seuls jugements, l’amour envers soi, celui qui permet à la femme de se révéler, de sauver son âme dans le pire des cas et de l’aimer dans tous les cas.
Par ce discernement intuitif de ce qui est juste pour elle, la femme invite son entourage à en faire autant, à ne pas se renier, c’est une invitation au respect et à l’amour de soi qui réfléchira telle une lumière bienveillante autour de soi.
La mémoire sacrificielle de la femme est présente dans chaque femme, chacune à sa manière adopte des mécanismes différents pour ne pas raviver ces mémoires, pour les contrer ou les renier, pour s’opposer, créer des rapports de force en pensant parfois à tort qu’ainsi elle obtiendra respect et considération. Un respect qui se baserait pourtant si l’on prend en compte sa nature intrinsèque, sur de faux semblants sur lesquels ni hommes ni femmes ne sont à leur juste place chacun reniant la justesse de son essence.
Si la femme est en elle-même l’incarnation du changement, de la transformation et donc des opposés, a-t-elle besoin de créer des rapports de force internes ou externes pour affirmer sa force et sa volonté ?
Bien heureusement que non !
La femme vit le changement dans l’harmonie, en respect avec ce qui doit être, les résistances nombreuses qu’elle peut y mettre par peur ou par la fausse croyance de ce qu’elle « n’a pas le droit » d’affirmer ne feront que l’éloigner d’elle-même, de sa nature.
Mesdames et Messieurs, sauvez vos cœurs !
Anne Françoise Schmidt dans son écrit « Les femmes au temps des philosophes. A propos d’une anthologie » nous démontre comment l’infériorité de la femme est admise comme naturelle, avec des raisons tant théologiques, politiques, philosophiques, biologiques qui permettent à chaque cause d’admettre une théorie qui s’affirme par les différents modes de pensées et d’action du monde réfutant ainsi les possibilités d’équilibre et de complémentarité au profit de la domination.
Si la domination existe même dans les cycles de la nature, elle existe pour créer ou revenir à l’équilibre juste de toute chose, non pour s’insérer dans une permanence malsaine, qui dans notre société vient taire des modes de pensées qui se révèleraient dangereux pour les bases sociales sur lequel le monde s’est construit, bercé par l’illusion du pouvoir.
La rigidité n’est qu’un modèle robotique sociétale dans lesquels le féminin et le masculin n’ont pas lieu d’être.
La femme se meurt alors dans un euphémisme incertain et éphémère dans lequel elle regénère sa propre souffrance, perte et humiliation, tandis que le masculin s’éloigne dans des attributs loin de la richesse de ses valeurs injustement détournées.
La complémentarité du masculin vient permettre à la femme de vivre le changement et de l’insuffler. La stabilité masculine, tel un tronc d’arbre et ses branches, vient soutenir la mission féminine de quête et d’évolution, s’adapter à ses feuilles, ajuster son poids, son équilibre, sa consistance, qui à terme permettront au masculin, à l’homme mais aussi à la part de masculin présent dans chaque femme d’enraciner les changements profonds inspirés du féminin.
Chacun son rôle, chacun sa place dans un monde où tout se confond dans la dualité, l’essence du féminin et du masculin est ancrée depuis des millénaires, en chaque forme de vie, elles se sont vues rabaissées, détournées, malmenées, humiliées, n’est-ce pas le temps Mesdames et Messieurs de revenir à son essence sacrée ?
Mélissa De la Cruz Loo
13 Avril 2020